Biographie : J.M. Robert
JM ROBERT commence la peinture très jeune en imitant les effets de patine, de salissure et de
dégradation qu'il observe sur les façades d'immeubles. Après avoir réalisé des études dans les
Métiers d'Arts en graphisme et décor où il a notamment appris les techniques professionnelles du
trompe l'œil, il fait ses expériences picturales en s'inspirant de l'art urbain et des peintres de la fin du
20ème siècle. Progressivement il a élaboré son propre style.
J.M. Robert expose en France, en Europe et à l’international comme à Hong Kong , New York,
Marrakech etc …
« Les façades abîmées des maisons, des immeubles me fascinent.
Depuis toujours, j'éprouve des émotions fortes devant les parois détériorées, dégradées, les ruines,
c'est ma principale source d'inspiration.
Mon travail se caractérise par un acte pictural en deux temps . Le fond de la toile doit évoquer la
surface d'un vieux mur. Pour cela j'utilise divers matériaux, enduits et techniques, par exemple le
grattage, le raclage....
Puis, dans un premier temps, sur cette surface délabrée, j'étale, une à une, les couleurs. Elles
viennent s'incruster dans les interstices, les fissures. Couche après couche, chacune dépose ses
traces, ses marques. Les couleurs accrochent leurs résidus et laissent ainsi une imprévisible
empreinte, une improbable trace sur la toile. Je cherche à produire cette impression ressentie face à
un mur en ruine qui expose sa lèpre aux yeux du passant.
A la fois, il nous attire et nous perturbe. Sur
mes toiles, les couleurs s'éclatent en une myriade de fragments qui ne parviennent plus à s'organiser,
à trouver leur sens pour prendre forme. Aussitôt déposées, elles se disséminent et se trouvent dans
l'impossibilité de former une image picturale représentative de la réalité. Je cherche à reproduire
uniquement ce geste de la destruction, de la dissociation, de la dislocation des couleurs pour, à un
moment donné ,en garder et en fixer la trace aléatoire.
Dans un second temps le dessin d'un visage vient se superposer au paysage des couleurs ruinées.
Ce visage a été esquissé mais n'a pas eu le temps de se former. A peine évoqués que déjà ses traits
s'évanouissent. Il est, lui aussi, une trace, celle d'un passage anonyme, d'une présence toujours
fragile, précaire, toujours féminine. Comme à Pompéi, Hiroshima, l'ombre des corps.
Je cherche ma propre conception esthétique de la ruine dans le cadre très limité et contraignant du
tableau. Pour moi, tout se passe sur la toile comme si le dessin et la couleur ne parvenaient plus à
s'associer pour faire portrait. C'est cet impossible assemblage, cette dislocation qui créé le tableau, en
écho à notre époque."